ISU SANGRIA PARTY
On appelle Chaabana, dans le jargon des ivrognes, la dernière coupe, le dernier coup d’étrier qu’on décoche à quelques jours du mois du ramadan, car après, à ne pas se leurrer, ce sera le régime sec pour tout le monde. Les bars baisseront rideaux, idem pour les débits de boissons alcoolisées, … Les plus amers d’entre eux, d’entre les ivrognes donc -et je m’estime du nombre, vont dans leur dépit jusqu’à baptiser religieusement leur dernier coup d’étrier ainsi : chaabana. Ce mot veut dire, dans son acceptation première une petite fête organisée à la mi-Chaabane, le mois qui précède ramadan et qui prélude pour notre malheur, nous ivrognes, à notre mise au régime sec. Alors pour nous en sevrer, on s’ingénue à imaginer le truc le plus aberrant qui soit et qui serait à même de nous en dégoûter et de rendre notre sevrage ramadanien le moins pénible, nous rendre la pilule pour ainsi dire moins amère.
Il a été décidé pour cette année qu’en veine de chaabana, l’on y ira avec un kil de sangria chacun à boire, non pas à la régalade comme il en a été l’an dernier, mais dans un bol et à coup de cuillères ! C’était un exercice tiré par les cheveux, capillo-tracté comme dirait l’intello du groupe, mais la gageure en valait la chandelle, disait-on de notre côté. L’exercice nous aura pris le temps de tout l’après-midi et une bonne partie de la soirée. Les gens viennent, s’installent et se plaisent à nous voir faire, ainsi à l’œuvre, croyant qu’ils ont devant les yeux une lubie de farfadets, un nouveau jeu, probablement espagnol à en juger d’après l'étiquette des bouteilles : MEDOLADY SANGRIA…
Notre chaabana tire à sa fin quand, Ô miracle, Hadja Fatima fait irruption dans le club des Mohock, un bol à la main, elle aussi. Nous n’avons réalisé que c’était vraiment elle qu’après nous s’être pincé mutuellement pour nous dégriser, nous croyant devant une vue de l’esprit, un apparition… ; Hadja Fatima étant une voisine connue surtout pour sa piété et pour avoir été plusieurs fois au pèlerinage.
Commentaires
"- Hadja hyaa Mok ! ".
Ma correspondante, très bavarde m'a répétée deux fois "- tu es là ? tu m'as l'aire distant ..."
Mes péregrinations capillo-tractées m'ont fait imaginer plein de fin pour cette histoire sauf celle-là. Elle avaient pris la fausse piste "-Ma Khalt Had ! "
Ouf ! j'ai enfin droit à la fin de l'histoire qui a son tour a eu raison de mes angoisses de pannes pushed rather than tracted by my mind
Gar, ton narrateur aurait pas pu dire à Lhajja que c'est d'antibiotiques que ces poules avaient besoin. C'est tjrs triste de savoir que l'on jette de la sangria. Mais au fait, elle n'a pas dit si elle allait donner le mélange à boir aux poules ou si elle allait leur faire un bain de pattes.
Excellent début de semaine
l7ajja vient d'inventer le remède tant recherché par l'occident de la grippe aviaire: Le vin rouge frelatté au sidi Harazem! J'imagine les poules faisant la grève de la faim après une ptite cure de Sangria portant des banderoles ( un peu comme la chèvre de Msieur seguin): "kot kot Sécalim, Kat Kat le vin Rouge" ( Traduction pour les non poulophone: On veut notre chaabana)
tu suggère qu'il faut souhaiter bon anniversaire à garamud le jour de l'Aid el Fitr (2 ou 3 novembre)
Je m'excuse de pas avoir donné suite à vos commentaires et il en sera ainsi pour ceux à venir aussi ...
N'y voyez aucun écart de conduite, juste que m'y sens encore plus idiot que dans les notes elles-même... or, je m'en cache
je vous aime tous !