Mohammed El Mourid
Il est une anecdote qu'Edmond Amrane El MALEH aime (se) raconter : le premier artiste peintre marocain naquit un jour d'été, parce qu'un colon français qui n'en pouvait plus de peindre dans la canicule laissa de côté ses pinceaux, le temps d'une méridienne. Son jardinier en s'en servant, pour s'occuper ou pour évacuer son trop-plein d'énergie -qu'importe, aurait ainsi signé l'acte de naissance de l'art moderne au Maroc. L'on imagine aisément que l'homme s'y était mis comme un enfant, le geste pur et sans pesanteurs académiques ou esthéticiennes. D'aucuns trouveront à cette anecdote des relents inacceptables et les premiers concernés, artistes et historiens d'art marocains, quand il leur arrive de s'y référer y vont d'un pas lent, confondu, la chaleur du banquet ayant fait sont effet. Heureusement qu'ils sont quelques uns, dont El Mourid , à faire encore écho à E. A. El Maleh et de la façon la plus lucide qui so...