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Affichage des articles du 2004

De l'Orgone subventionné

Boujniba ! Mon amour ... De l'Orgone subventionnée by: GarAmud Posted: Sunday, December 05, 2004 Discussion: Health & Medicine Boujniba c’est mon village natal. Les neuf dixièmes des gens qui y vivaient étaient des mineurs ou parents de mineurs ce qui tranchait curieusement avec sa disposition « urbaine » : cinq quartiers dont deux étaient habités par des mineurs phosphatiers, deux autres faits exclusivement de bordels et un cinquième habité par les deux classes sociales, à hauteur de 50 % chacune. Son plan directeur semble être ainsi conçu par whilhelm Reich en personne : le salut de l’homme moderne réside dans la qualité de son orgasme. Le dissident freudien et le lecteur de Marx en lui y auraient bien trouvé l’accomplissement matériel d’une vision qui animait l’homme. A Boujniba, nous vivions sans angoisse. L’Orgone y était garanti par l’Etat et les quelques gendarmes qui y étaient alors en service n’avaient jamais verbalisé une

Soap Opera vs Harira Opera

Soap Opera vs Harira Opera De la drama nassero-baâthiste by: GarAmud Posted: Wednesday, November 10, 2004 Discussion: Entertainment Plus dur encore que de jeûner est le fait de regarder la télé en ce mois de ramadan. La deuxième chaîne nationale nous sert, depuis le début du mois sacré, deux téléfilms arabes. Le premier, syrien, fait l’éloge du modèle de gouvernance encours en Syrie : « Al Hajjaj » ce personnage de sinistre mémoire préfigurait dans le temps toutes les pratiques aujourd’hui monnaie courante dans la quasi-totalité des pays arabes… tout ce que je peux vous dire sur le personnage : Quand il ouvre sa bouche c’est pour donner des ordres. Un modèle de gouvernance, vous dis-je !!!! Le deuxième téléfilm est égyptien : Une fille de Chobra. Son péché capital : il sent la ficelle. Toute l’ambition du réalisateur est, semble-t-il, de nous servir en un coup de louche panarabisme nassérien et du sentimentalisme mellow.

Avoir la Souris

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Cours de dialectal marocain Dans le dialectal marocain, le parler casablancais pour être exact, c’est être homo que d’avoir la souris. L’origine de cette métaphore reste inconnue ainsi que bon nombre d’expressions, plus ou moins sympa, que l’on utilise fréquemment et dont la génétique textuelle nous échappe toujours. Il se peut que tout un chacun n’ait une lumière à projeter là-dessus suivant son référentiel culturel, la symbolique de ce muridé ou la phobie qu’il lui inspire. Pour les Arabes, la souris est damnée pour avoir causé le grand effondrement du Barrage de Sabaa… un événément historiquement daté et qui "date" du coup l’essaimage des Arabes dans le monde connu d’alors. L’expression sent le renfermé. Les premiers à l’avoir usitée sont, semble-il, des incarcérés d’une prison agricole dans le chaouia. Les nouveaux arrivants en font les frais, parce que, les premieres nuits, ils n’arrivent pas à se faire au nouveau lieu. Leur sommeil devient agité et fait que les ancien

Mohammed El Mourid

Il est une anecdote qu'Edmond Amrane El MALEH aime (se) raconter : le premier artiste peintre marocain naquit un jour d'été, parce qu'un colon français qui n'en pouvait plus de peindre dans la canicule laissa de côté ses pinceaux, le temps d'une méridienne. Son jardinier en s'en servant, pour s'occuper ou pour évacuer son trop-plein d'énergie -qu'importe, aurait ainsi signé l'acte de naissance de l'art moderne au Maroc. L'on imagine aisément que l'homme s'y était mis comme un enfant, le geste pur et sans pesanteurs académiques ou esthéticiennes. D'aucuns trouveront à cette anecdote des relents inacceptables et les premiers concernés, artistes et historiens d'art marocains, quand il leur arrive de s'y référer y vont d'un pas lent, confondu, la chaleur du banquet ayant fait sont effet. Heureusement qu'ils sont quelques uns, dont El Mourid , à faire encore écho à E. A. El Maleh et de la façon la plus lucide qui so

Makach El Monnaie !!!

Makain'ch es-sarf !!! Il me les casse !!! ce garçon... Chaque fois qu’une femme vient chez moi, à l’épicerie donc, se faire photocopier le plus souvent sa carte d’identité nationale, Saïd, le garçon du café d’à côté vient impérativement après elle pour, disait-il, chercher de la menue monnaie à ses cent balles. Là où je me limite à photocopier le document en question, recto verso , l’imbécile s’en donne à cœur joie, se rince les yeux et scanne de son côté l’envers et l’endroit de la femme… du triolisme qui ne disait pas son nom mais la scène n’était pas sans me déplaire ( je note cela à l’attention de Zwina au cas où elle verrait dans mon attitude une anomalité quelconque). Alors chaque fois qu’une cliente ramène sa fraise, je fais vite de crier : Makach El Monnaie ! Celle-ci ne comprend rien à mon cri de gueule. Elle me répond : je ne veux pas de votre monnaie ! c’est juste pour ma carte d'identité! et puis ce n’est pas ainsi qu’on répond aux salamalecs ! ..

Ouled Hriz

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On est à la première séance de la première classe de la première école marocaine. Que de superlatifs ! n’est-ce pas? c’est que nous sommes en 1912 et que le Protectorat Français en a décidé ainsi, une école en pleine campagne quelque part chez les Ouled Hriz. L’instituteur fait connaissance avec les quelques élèves alors présents. Une fille et deux garçons. Il amorce sa séance inaugurale à peu près ainsi : -Mes enfants ! voilà : je suis ici pour vous former à la française. Vous devez savoir que vous êtes chanceux que de pouvoir être les premiers marocains à enter dans une école, une vraie école. Vous serez, dans la foulée, les premiers aussi à user des plumes sergent-major à la place de ces primitifs bouts de roseau qui vous ont causé des callosités à la main, vous serez les premiers à troquer vos fourchettes d’Adam contre de vraies fourchettes, en acier celles-là et grâce à la France , vous passerez du même coup de la civilisation du crottin à celle, universelle, de l’électricité… en