Deux mondes différents ...
Le vieil homme, le pas mou, dut écraser quelque chose sur son passage, une queue laissée à l’abandon sur le couloir par son propriétaire, un chien d’agrément qui répondait au nom de Goupio. Ce devait être aussi un de ces chiens qu’on dit savants pour avoir ainsi dominé sa douleur, fait preuve de sang-froid, de dolorisme et même de philosophie, en se ressaisissant avec un air muet, à peine désabusé, là où un Marocain moyen en serait venu aux gros mots, Tout bonnement : Makatchoufch al 7ayawanne (1) ! L’homme ne s’en était même pas aperçu. C’est pourquoi, présumèrent tous les habitués du coin, continua-t-il sur sa lancée, droit sur la table au fond du café, où trois autres vieux l’attentaient déjà, chacun à la main un verre de thé à la menthe. Tous arborèrent un sourire bon enfant à le voir accourir vers eux. Il faut dire qu’une partie de jeux de carte allait bientôt être amorcée par eux et qu’avec la venue du quatrième le quorum y était enfin. Ce serait alors comme toujours, deux c...