Bud vs. Stork

je persiste à penser que s’il doit y avoir une grande vérité du Maroc, elle ne serait à solliciter ni dans sa constitution, ni dans son histoire, ni dans son architecture, sa musique, sa poésie ou sa cuisine … même pas dans les audits savamment libellés d’un Mackenzie ou dans un de ces rapports pathétiques du PNUD. Sa vérité est là où l’on s’y attend le moins : dans ses bars.

La scène suivante eut lieu dans un de ces bars minables, La Croix de Lorraine pour ne pas le nommer. Nous étions quelques clients à siroter religieusement qui sa pisse de cheval, qui son jus de chaussette, qui son sang de Jésus, qui son tord-boyaux… bien entendu, je faisais partie du nombre et d’ailleurs sans cette présence cette note serait tout bonnement inconcevable et vous seriez, Ô lecteurs , morts sans avoir mis le doigt sur ce qui fait du Maroc le Maroc, un pays du tiers monde. Or venue la Fin du Temps, vous en seriez redevables devant le grand Eternel et il vous en coûterait alors d’avoir passé outre cette note, et manqué par la même occasion la bonne réponse, celle-la même à fournir le jour où il serait question de questionner comme disait l’autre : c’était quoi la vérité de votre pays? Dieu, à ne pas en douter, vous posera ses questions selon que vous êtes Marocain, Américain, Français, Sénégalais, chinois ou Bengali… à chacun selon sa nationalité.

Un moment donc, j’ai été au petit coin. En partie pour me soulager la vessie, en partie pour chercher mon inspiration pour la note à venir. Je ne soupçonnais pas le moins du monde qu’en l’espace de quelques secondes il pouvait se passer des choses devant le zinc sur lequel je m’accoudais il y avait seulement quelques instants comme partout dans le Royaume de Dieu : des guerres et des paix, des trahisons et des évasement de l’ozone… je me rappelle seulement qu’une fois revenu sur mes traces et après avoir rezippé mon faux Daks j’ai été interpellé par une échauffourée dont je n’arrivais pas à avoir les raisons. Bien évidemment, c’était dans l’air et tout pouvait basculer d’un moment à l’autre. Deux clients se mettaient apparemment sans raisons à se traiter de femmelettes couilletées, d’homelettes découilletés … enfin ce genre de gracieusetés. Comme le videur n’était pas dans les parages, la scène dut durer, à mon avis, plus qu’il n’en fallait. Probablement s’était-il éloigné de sa guérite parce qu’il croyait que de telles scènes n’étaient possibles que le soir et non pas à 10 heures du matin. Les ivrognes matinaux sont réputés pour leur pacifisme et leur « satya graha » ghandienne.

Toujours était-il qu’une fois revenu, le videur toisa chacun un moment les deux antagonistes. L’un buvait une bière nationale (Stork 10Dirhams), l’autre buvait de l’importation (Budweiser 25 dirhams). Le videur alla droit vers le premier, l’attrapa par le collet et le jeta dehors, sans trop se formaliser, sans chercher le pourquoi du comment. J’avoue que je ne suis pas féru spécialement de moralité mais sur le coup, mon premier reflex fut de ramener subrepticement vers moi ma bière (une Stork), me faire petit, le temps que l’orage passe … et c'était cela même la Vérité Marocaine.

Une fois dehors, j’étais acculé à y voir un signe du destin : Budweiser c’était pas seulement une bière quelconque mais bel et bien un attribut de la Pax Americana et dans son usage une façon d'être dans le Maroc. Je m’étais juré depuis de ne plus boire, en veine d’impunité que cette bière et advienra que pourra !

Commentaires

Anonyme a dit…
wazaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa


Ayoub :)
GarAmud a dit…
je veux savoir !
wazaaa ... mel? (hachakom!)
waza ... nia? (de ez-zina ou alors de Ouezzen?)
Anonyme a dit…
wazaaaaaaaaaaaaa


et c'est tout

Ayoub
laseine a dit…
comme quoi il faut se mettre à la Budweiser
GarAmud a dit…
>ayoub
kaine chi stoune?

>Laseine
et c'est déjà cela ! de la bud ...
Anonyme a dit…
Iwa ?
Et celui qui boit de la pression ? Il se situe où ?
GarAmud a dit…
il doit marcher plus loin ... Safir ou LaRotonde

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