Jeu musilien

D’un platane à l’autre

Désabusement accoudé à mon comptoir, je pouvais les observer, la cibiche à la bouche, la bière à la main, le chrono à l’autre, le vague à l’âme, allant leur bonhomme de chemin, l’allure aléatoirement altière, pressée, posée, olympienne, claudicante… les passants, et c’est d’eux qu’il retournait, m’offraient ainsi une occupation toute musilienne. Ils devaient traverser sans s’en douter une piste que j’avais délinéamentée par deux platanes à leur attention. Tout mon travail consistait alors à noter les performances des uns et des autres, le temps qu'ils mettaient tous pour passer d'un arbre à l'autre. L’exercice, loin d’être anodin, s’avère de l’ordre herculéen car « l’activité musculaire d’un bourgeois qui va tranquillement son chemin tout un jour est considérablement supérieure à celle d’un athlète soulevant, une fois par jour, un énorme poids ; ce fait a été confirmé par la physiologie » R. Musil

Tous y passèrent alors :

-B’hi le clodo : 1 minute 28 seconte

-l’écolier : 0 minute 58 secondes

-une vieillarde : 1 minute 57 secondes

-agent des forces auxiliaires : 0 minute 46 secondes

-un beau spécimen féminin : 1 minute 05 secondes

-....

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