LA LECTRICE
Non ! la langue ne lui avait point fourché. Il ne savait que trop ce qu’il voulait, le bout de femme qui était venu tout à l’heure chercher son canard. Quand elle a soufflé le mot pour la première fois, je me crus devant un de ces lapsus et m’étais composé un vicieux rictus un peu à la manière des ces psy de dimanche, dont toutes les connaissances en la matière ne vont jamais au-delà de quelques lectures vulgarisatrices, genre Pierre Daco et consorts. La suite me prouva qu’il n’en était absolument rien, dans le cas de cette lectrice avertie …
- 3andak mina al 9albi ila al 9albi ?
(traduction : as-tu [la rubrique du journal marocain al Ahdath] A Cœur Ouvert ?)
De la tête j’opinai que c’était oui et, pour lui être agréable, j’allais moi-même le lui chercher. Une fois en main, celle-ci l’ouvrit, mit de côté les pages en question et le plus naturellement du monde, froissa le reste pour le jeter par la suite dans la poubelle. Je la regardais faire et ne manquai pas de noter au passage la beauté du geste et surtout la manière qu’elle avait pour s’essuyer les mains …
-je ne lis que ça et je ne m’en cache pas. Tu sais ? Et si les deux pages pouvaient tenir dans une seule feuille A4, je me les ferais photocopier … j’aurais par là épargné quelques arbres, mais ce serait illisible, n’est-ce pas ?
-je suis tout à fait de ton avis! Sauf que je n’aime pas cette rubrique de Mina Al kalbi ila Al Kalbi ….
-tu sais pourquoi on en raffole ? de ce genre de pages …
- ….
-Parce que il n’y a plus dans ce bled que des pédés ! …
-et des putes ! … lui avais-je rétorqué un peu pour défendre mon sexe, un peu pour rendre son verdict pour ainsi encore plus équitable.
-tu as raison : des pédés et des putes. Plus d’homme ! plus de femme !Voilà ce qu’est devenu notre Maroc
Elle me paya le canard et me pria de ne pas me gêner, si le cœur me chantait, de lui reluquer le derrière une fois partie, ses talons montrés … mais je ne m'en prive jamais !
Commentaires
Merci encore une fois,on apprend des choses, et de nouveau, je ne vais pas mourir bete ce soir :-)
Et si on fait des distributeurs automatiques des préservatifs et d’Al Ahdath, ça serait sympa, non ?
PS : GarGar, si tu nous fais un truc sur Boujniba ça serait pas mal non plus :)
Elle n a qu'a les prendre par paquet de deux ça fera peut-etre l'affaire. http://ebriones.typepad.com/.shared/image.html?/photos/uncategorized/fullzzzzzzprw050221154303pic.jpg
c'est quoi le Maroc?
bonne question n'est-ce pas? alors ce que tu as lu ce ne sont que des éléments de réponses favorisés comme tu dis par des poles de compétences dans des circonstances bien particulières ... fallait juste poser la question et y aller de ses mots et peu importe ce qu'il en ressortirait
>>>Larbi>>>
c'en est une bonne idée : tou achat de préservatif donne droit à une gratification d'un abonnement d'une semaine à al hadath. cela me paraît à moi tout à fait honnête.
Pour Boujniba, ça viendra ... patience :)
>>>LaSeine>>
le site d'al ahdath c'est comme une vitrine où on expose juste les articles jugés clean pour les godemiches il faut aller les chercer loin , dans l'arrière-boutique ...
>>zwina>>>
ce n'est pas une pute a priori, elle l'est de facto (j'en connais quelque chose) pour "waza..." je ne le suis pas et si c'était le cas, je ne le crierais peut-être pas sur les toits mais l'écrirais entre deux notes comme ça , mine de rien ...
puisque tu me le demandes, je l'insère encore une fois, pour la lecture exclusive de Mery :)
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Encore une scène du bar La Croix, produite aujourd’hui même à 13 heures un quart :
Deux couples. L’une des deux filles, probablement une fugueuse, insiste pour appeler sa maman afin de la rassurer suite à sa « fugue » :
-allô maman ! c’est moi Khadija, je vais bien et je veux que tu te rassures à mon sujet, que tu sois sans souci…
Son homme, un quadra, ivre à mort, lui arrache alors son téléphone pour filer sa consolation de Joss, tout en ramenant la petite au plus près de lui, complètement KO :
-Sem3i a chrifa ! bentak baina ayadi aminaaa !
(traduction : écoutez-moi madame, ta fille est entre des mains sûres !)
La fille lui reprend alors son portable pour ajouter :
- ach ghadiri fle3cha fhad ellila a mama? lehrira ? khalli lia haqqi …
(traduction : que nous prépares-tu ce soir pour le dîner maman ? de la harira ? alors je veux que tu me gardes ma part )
Elle raccroche. Son homme lui dit alors :
-baïne 3lik bent mardia ! (Traduction : tu m’as l’air une fille très sage)
Je ne sais alors qu’est-ce qui ma pris sur le coup. J’appelle alors Bouchta, le serveur, lui paye mes quatre bières et me dis que la scène est un tenable, que si la fille s’appelait Mina, j’estimerais alors la scène tout bonnement minable. Mais en l’occurrence elle –la scène don- ne peut pas ne pas être tout bonnement Khadijable !
tout comme Larbi, une image m'est venue à l'esprit celle des lectrices en salon de coiffure pr dames.. que l'on peut aisémnt calquer à ton post à la différence près qu'elles n'ont pa besoin de découpage vu k tout les magazines en entier sont de la même qualité que "mni al kalbi ila alkalb"
Zerbane> exact les articles de Gar ça reste de l'inédit!
pour mina alkalbi ila al kalbi, je crois que nous n'avons que ce que nous méritons, comme presse, comme théâtre, comme école, comme partis politiques ...bien sûr il y a des individualités ici et là mais la tendance les dépasse et de loin ...
pour indédit, il faut juste être soi dire dire son mot, sans trop s'observer, et se mettre en stand-by pour le suivant ...et il vienra !