Etre ou ne pas Etre... Ordurier (2)

Ainsi je m’étais dessillé les yeux, tel Saint Paul recouvrant la vue, sur la grande chose de la vie qui, depuis, faisait figure de vérité première, à savoir que dans la vie on ne saurait que baiser ou être baisé. Des deux choses, l’une. Les écailles me tombèrent alors des yeux et c’était aux murs du village d’en pâtir les premiers…, tout y passa par la suite, jusqu’aux livres scolaires dont je me plaisais à illustrer les illustrations, à les biaiser en fonction de ma nouvelle vision du monde. Ainsi à un fellah qui labourait son champ derrière un bœuf, m’étais-je suffit d’un trait phallique, acoquinant le brave homme à sa brave bête pour donner à cette image initialement didactique une posture ouvertement zoophilique ; dès lors toute scène de genre était, à mes yeux, potentiellement porteuse de connotations sexuelles, mêmes les plus pieuses d'entre elles, les icônes et les images d’Epinal étaient passibles de sexualisation par le jeu de mes traits… un Freud ou un Ferenczi y aurait vu une symbolique du retour au vagin maternel mais pas les instits qui s’étaient relayés pour m’éduquer, ma scolarisation durant -parce qu’au départ ils étaient tous de simples fkihs que l’Etat, dans ces annéess-là, avait sollicités pour remplacer les Français d’alors, dans le cadre de sa politique de « marocanisation de l’administration marocaine »…

Evidemment, ce penchant n’était pas sans inquiéter mes parents. Quand il leur arrivait de tomber sur une de mes œuvres, les mains leur en tombaient d’incrédulité et, pour se rassurer l’un l’autre, se disaient des yeux « c’est que notre fiston grandit ! »… jusqu’au jour où j’avais poussé le bouchon trop loin en insérant mes traits entre deux rangées d’honnêtes gens qui faisaient paisiblement leur prière, sur ma tilawa, mon libre de lecture. Trop c’est trop. Ils devirent me corriger pour cela, m’infliger la raclée de ma vie, en termes de taloches à coup de galoches... (surtout ma mère)

A suivre.

Commentaires

Anonyme a dit…
Salut Gar,
Les artistes ont souvent du mal à faire comprendre et accepter leurs oeuvres :-)
Sinon,ça était le RDV de samedi?
GarAmud a dit…
on n' pas le choix ... nous les oudaba et les fennana ;)
-je n'ai pas pu y aller malheureusement ;-(-
Anonyme a dit…
Rien n'y fait, je continuerai à admirer en silence :)
Aphasie, quand tu nous tiens.
GarAmud a dit…
Merhaba kijesais :)
laseine a dit…
mon libre de lecture
c'est une perle ou une perle ?
j'aime tes récits
GarAmud a dit…
les miens, j'en faisais des fines de claire toutes remplies de perles et de coquilles.
-----------plus tard sur le manuel de philo on nous avait présentait la photo du Lévi Strauss du jeans comme étant celle de l'éthnographie ... c'est dire combien on se foutait de nous...et que c'est là une raison de plus pour être ordurier ... un autre post peut être :)

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