Etre ou ne pas Etre ... Ordurier (1)

Pourquoi suis-je à ce point ordurier ?

Je pose la question pour avoir été sommé d’y répondre des dizaines de fois.

N’étant pas un Pacha, je ne peux y aller , hélas, à l’intransitif et me suffire en veine de réponse d’un : je-suis-ordurier-parce-que-c’est-comma-ça. Et d’abord un Pacha n’est jamais ordurier du seul fait qu’il est pacha et que, face à un pacha, on n’est jamais assez couilleté pour lui poser la question ; alors tant qu’on n’ est pas encore prêt pour souffrir dans sa chair par amour pour la vérité, un pacha ne peut pas ne pas être un ordurier, c'est-à-dire un pacha, tout simplement… heureusement, il y a les fous pour le dire pour nous, pour poser la question en des termes Shakespeariens ! Ö Antonio ! Pourquoi est-ce que tu es Antonio ?

Alors pour le menu fretin, pour le Khourotto, c’est-à-dire pour moi, j’en suis redevable du seul fait que la question est légitime dès lors qu’elle est syntaxiquement faisable et qu’un tour chez Grevisse fait qu’il serait de bon usage en effet que de la poser, la question donc. Alors pourquoi est-ce que je suis ordurier ? justement ….

Je vais y répondre et vous promets d’y mettre toutes les garanties grammaticalement d’usage… pour cela je pose la main droite sur le Bon Usage et je dis : je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

Il est dit dans une note précédente que je suis Marocain, de type caucasien, berbère de naissance, arabe par éducation, formé un peu à la française. De ce capharnaüm identitaire ressort une présomption d’inauthenticité ontologique: Mes cousins les Arabes me prennent pour un Berbère pure laine (ils ont raison), mes frères les Berbère me disent désespérément Arabe (Id.) et mes amis les Français me refusent jusqu’une partie de scrabble sur internet dès qu’ils me savent bougnoul (id.) … bien sûr qu’il y a d’autres variantes identitaires dans l’être collectif que je suis, enfin que je crois être... Toujours est-il que chaque fois que le Providence divine me confronte à l’un ou à l’autre des trois cas précités, je fais vite de brandir mon bêtisier khaïr-eddinien et cite comme à l’école : « quand je dis être un fils de pute, je ne badine pas ». d’ailleurs, enfant, on me disait que si je étais de ce monde, c’était que maman mangeait du calcal de Bouya Omar toute la sainte journée… je les croyais par commodité ontologique, pour ne pas avoir à poser des questions telles : qui suis-je ? que suis-je entrain de foutre ici ? et surtout pourquoi es-ce que la lampe du frigidaire s’éteignait d’elle-même dès qu’on fermait ce putain de frigidaire ; elle s’éteignait !comme le soleil le soir !! (coucou LaSeine !). il faut dire qu’à l’école on n’usait pas encore du vocable « automatique » parce qu’on était dans une société de crottin, rien n’y était automatique (à part le sexe) et qu’on n’avait encore rien électrifié au village, à part le derrière du Pacha pendant une opération d’extraction d’appendicite (mais c’était dans un hôpital parisien, au nom biblique de Bichat ou de Pichat, je ne sais plus)… je n’avais pas de choix et les croyais babassement jusqu’au jours où, rentrant de l’école avant l’heure, j’ai pu entrevoir, par la serrure de la chambre pato-maternelle, cette autre fabrique du monde, mon père et ma mère entrain de comment dire ? les amis : un télescopage ?… disons que mon père faisait injecter à ma mère du calcal de bouya omar en concentré et par dose homéopathique , avec une gigantesque seringue, grosse comme ça … le choc était terrible ! comme disait à l’époque un émminent philosophe marocain, Abdelhadi Bel khayyat pour ne pas le nommer. C’est vrai que pour un choc terrible, cela a été un choc terrible… tellement terrible que j’étais sorti à pas de loup et une fois dehors, j'eus le génie d'écrire sur pratiquement tous les murs de Boujniba, de ma belle écriture alors puérile : Zoubida al kahba (zoubida la Putasse). Je n'avais pas encore lu les romans de Costa-Gavras, autrement j'aurais écrit "Z ... al kahba"

Il allait de soi que les coqs, tous les coqs du village, sans exclusive aucune, se demandaient à la lecture de mon constat : qui c’était ? cette Zoubida … tout le monde se posait en effet la question, y compris mon … père.

A suivre …

Commentaires

Anonyme a dit…
ne m'en voulez pas ...je suis comme ça...;)
JB
GarAmud a dit…
je dis je viens et je viens paaaaaas
Anonyme a dit…
Ah la fameuse scène primitive ! sourire

heureuse de vous avoir "retrouvé"
GarAmud a dit…
tout à fait Saïda, que serions nous le jour "j", sans cette scène primitive, justement, où nos augustes parent, après avoir mis toutes les formes requises pour nous apprendre comment marcher, comment manipuler la fourchette et le couteau (enfin pour les uns, ou alors la fourchette d'Adam pour les autres ... je disais donc qu'après nos avoir initiés à ces choses bassement alimentaires, ils nous montraient, sans le savoir, comment faire pour sauvegarder l'espère ... :)

moi aussi heureux de vous avoir (re)trouvée ...:)

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