PISSER SUR LE GIMMICK

De ma thérapie et de la vôtre propre ...

Si je mets à profit certaines de mes notes pour conjuguer à tous les modes le verbe « pisser » c’est qu’il y a, vous vous en doutez peut-être, une raison purement « clinique » à ces écarts de conduite langagiers : Mes sphincters vésicaux lâchent ! Une raison donc qui tient de la mécanique de ma vessie et qu’il faut ajouter à celles -du reste toutes aussi évidentes- qui tiennent, elles, d’un manque d’éducation certain.

Mais d’où est-ce qu’une insuffisance vésicale peut-elle tirer à conséquence ? idééllement s’entend…

C’est que, toute proportion gardée, les critiques de Proust ont mis du temps pour s’en tenir à une explication clinique fournie par un médecin français : que l’homme souffrait, disait-il, d’une insuffisance respiratoire qui lui faisait écrire de ces phrases méandreuse, que pour d’autres critiques Kafka devait son œuvre à sa tuberculose, que d’autres encore remerciaient la cirrhose d’avoir fait écrire à Dostoïevski l’œuvre qu’on connaît aujourd’hui… je me souviens seulement qu’à la suite d’une de ces notes, un de mes lecteurs me posait la question de savoir comment est-ce qu’on pouvait affirmer avoir lu Nietzsche et Musil et pisser comme ça, à pied levé, dans la rue sans se gêner le moins du monde ! mais il y était! mon lecteur ! c’est justement parce que j'ai lu et Nietzsche et Musil que je me permets de pisser dans la rue, tel un chien oui, mais la conscience tranquille

Allez voir un toubib, me diriez-vous, et qu’on en finisse !
c’est que, voyez-vous, je l’ai essayé une fois et il m’en coûte aujourd’hui encore d’avoir suivi ce conseil ! j’ai été en effet voir une de ces toubibs formées à Kiev. J’allais dézipper mon séroual pour lui montrer la chose quand elle m’interpella : hola ! je ne veux rien voir ! Pour connaître les raisons qui vous font pisser immodérément il vous faudra d'abord faire des analyses ! et ensuite on verra bien. Puis elle se mit à me raconter tout en la ponctuant d’insultes, une fable russe « la Queue et le Capuchon » et avant même que de la finir, je détalai parce que je connaissais déjà la fable en question quoique dans sa version marocaine « zeb wal 9ab » … depuis j’ai juré de crever plutôt de ma belle mort que de voir un médecin. De toutes les façon, me disais-je depuis, pour ce genre de bobo il ne faut jamais aller voir une femme médecin ...

Aussi, en guise de jeu, me disais-je depuis que si telle était ma maladie sous d’autres cieux, et mettons l’Angleterre, je pisserais sur son gimmick : le Big Ben ; en France, je n’épargnerais pas sa tour Eiffel ; en Italie, sa tour de Pise … mais voilà : je suis au Maroc ! je regarde et je ne vois que des marabouts, des gimmick religieux donc. je ne me le permettrais pas ! par amour pour ma mère, la femme à côté de qui, rabi3a al 3adaouia serait une Najat 3tabou, une femme tout simplement …

Je vous en saurais gré si vous me montrez un autre gimmick pour que je lui pisse dessus ? juste pour ma thérapie …Ne me citez surtout pas Ernst Jünger! comme quoi l'imortant ce n'est pas d'être malade ou bien portant, l'important c'est ce qu'on fait de sa maladie ou de sa bonne santé

Alors si vous me montrez ce gimmick? que je lui pisse dessus ...