Le Cocu Magnifique 18/20

Ainsi que pour Isaac B. singer qui, écrasé par l’usage intempestif de l’anglais, disait aller chercher au fond de la cuisine une certaine épaisseur des mots, en écoutant sa mère papoter avec sa grand-mère en yiddish, sa langue maternelle… Il en était de même pour moi, avec Saadia, encore que je ne cherchais dans nos discussions aucune résonance vaginale, aucune profondeur aux mots, juste le plaisir d’en échanger avec elle, de ces mots de tous les jours, fussent-ils creux et oiseux.

-Merci ! lui dis-je quand elle me tendit un plat rempli de morceaux de salami, disposés en amuse-gueules, les uns ronds, les autres en forme de croissant, d’autres encore sous les formes les plus répandues de la confiserie marocaine. Cela, me dit-elle plus tard, les rendras moins impie aux yeux de Aïcha.

- Mais arrête de me dire merci ! je vais croire que t’en as après mon cul ! il n’y a plus que les idiots et les parvenus qui bravent encore le mot, à table, avec leur bonne…

-ou les gentlemen ! Lui répondis-je comme pour la relancer encore une fois sur le sujet.

- va falloir nous entendre sur « ça » enfin ! Voilà ce qu’en disait Sir Major Thomson dans ses Carnets : pour être gentleman, faut juste éviter de parler de tout ce qui se situe entre le menton et les genoux. Je ne sais pas pourquoi n’avait-il pas pensé aux méditerranéens et englobé par le même trait les mollets aussi, ne s’arrêtant qu’à la cheville. J’ai lu dernièrement, dans un magazine de psychologie, que les hommes soumis flashent sur les mollets, là ou les machos reluquent le corsage. Je ne sais sur quelle partie du corps poses-tu ton regard quand tu croise une femme sur ton chemin ?

-les yeux ! lui dis-je. Même si l’essentiel leur échappe, comme dans le Petit Prince mais ne dit-on pas qu’ils sont la fenêtre de nos âme ?

-Peut-être… mais dans le magazine en question tu es à classer parmi les fétichistes

Commentaires

Anonyme a dit…
Et si finalement cet échangisme t’arrange ? tu n’es pas entrain de te servir de Saadia pour valider une certain théorie sur le genre humain ?
Et puis… cela fait maintenant deux épisodes que Aicha est reléguée au rang de figurant… on l’entend plus celle-là …. Elle est si dérangeante pour que tu la fasses taire ?
Y a pas pire vengeance (et cruauté ?) que celle de tuer le (faux) espoir de liberté qu’elle nous a donné au début et qui semble maintenant tourner au fiasco .. sauf (heureuses) surprises de dernières minutes.
Et puis…. On est entrain de perdre notre pari là (et, accessoirement, notre mise).
Non ! Nous ne parions pas sur Saadia et ses masturbations intellectuelles. Nous restons sur notre mise de départ.
Nous préférons l’original à la copie.
Et Merde !
Loula la nomade a dit…
Bonjour,

Isaac B. Singer, one of my favorites. The battle between reason and emotions. But to get rid of our emotions could mean losing everything. Have a great day my friend.
GarAmud a dit…
Oui Larib, cet échangisme arrange apparemment bien le narrateur ;). Mais avoue que c'est désolant pour des gens comme toi et moi, élevés à la Khouribguia, dans le culte du Karreklato (ça existe du temps d'Aristote, crois-moi, même si google n'arrive pas référencier cette face obscure de la philosophie grècque), qu'on allait cultiver donc dans les maisons closes sises Lebrik (quartier très célèbre de Khouribga pour la pratique karreklatoesque ...), chez Baila, tu connais? La plus célèbre d'entre toutes les entremetteuses de la région de Ouerdigha.il y a même une chanson à sa gloire de Oueld Makhroutt, le king d'el 3aitta locale, tu connais?
wal'khadem waaaaaaa!
wa ti malki malki ...

Je vais t'arranger le coup de Aïcha, en bon cocu magnifique... patience oueld bladi!
Bonne soirée


Loula,
L'homme quand il avait quitté la pologne ne savait de l'anglais que trois mots : take a chair. Je faisais allusion à cette anecdote... Plus aucun choix pour l'homme si ce n'est sa (libre) volonté. Voilà l'enseignement que l'homme nous livre ...
Bonne soirée
Anonyme a dit…
mdr gar :)
Lebrik zanka 14
oui oui je connais :)
GarAmud a dit…
Voilà larbi !
tu dois alors être techniquement parfait pour le Karrek Lato! Car on ne sort jamais indemne de la rue N°14... Je suis fier de toi Larbi ;)
Anonyme a dit…
Mais non a Sahbi
Les autorités khourbgaise, en bons émissaires de Dieu sur terre, ont fermé Zanka 14 quand j’avais 12-13 ans.
Du coup j’ai jamais eu l’occasion d’y faire mon apprentissage.
Pour cela il a fallait que je me déplace à Boujinba :)
GarAmud a dit…
tu avoir fourbi tes premières armes de jeune moustachu, de jeune boutonneux à la rue N°14 pour prétendre par la suite au pallier suivant : Boujniba. Seuls les Happy few y sont admis, même aujourd'hui encore... Ah Boujniba quand tu nous tiens !
Anonyme a dit…
Voyons Gar !
Faut pas induire le visiteur en erreur !
Boujniba c’est du hard Discount devant Zanka 14 !c'est vrai il y a Lmahiya et Lkif en plus mais ca reste du low cost :)
GarAmud a dit…
tu as raison Larbi, Boujniba c'est, passez-moi la formulation, la Mecque des mecs. Des fois mêmes, je pense si elle n'est pas la matérialisation de l'Orgone reichien: la salut de l'homme moderne réside dans la qualité de son orgasme.
Pour le visiteur, je le prie, s'il est Français, de voir dans Boujniba,la réplique des Filles du Camaret :

Les filles de Camaret se disent toute vierges
Mais quand elle sont dans mon lit
Elles préfère tenir mon vit
Qu'un cierge

Fillette de Camaret, où est ton pucelage ?
Il s'en est allé sur l'eau
Avec un beau matelot
Il nage

Mon mari s'en est allé à la pêche en Espagne
Il m'a laissé sans un sou
Mais avec mon petit trou
J'en gagne

Les rideaux de notre lit sont faits de serge rouge
Mais quand nous sommes dedans,
Pour ne pas trouver le trou
Qui pisse ?

Le curé de Camaret a les couilles qui pendent
Et quand il s'assied dessus
"a lui rentre dans le cul
Il bande

Monsieur l'maire de Camaret a acheté un âne
Un âne républicain
Pour baiser toutes les putains
D'Bretagne

Sur la place de Camaret, y a une statue d'Hercule
Le maire et puis le curé
Qui sont tous les deux pédés
L'enculent

Une simple supposition que tu serais ma tante
Je te ferais le présent
De l'andouille qui me pend
Loula la nomade a dit…
Hehehehe, mes proches m'appellent madame caouatchou chaque fois que les mecs allaient visiter la maison close sise à Ben Jdia, je disait n'oubliez pas le caouatchou. Mince, c'est pas juste, vous avez eu droit à ça!
Le Scribe, oui tout à fait, la volonté, the will he used to say.
GarAmud a dit…
Il faut dire qu'à Boujniba/Khouribga/, on disait " jelda" dont on faisait peu de cas du reste parce que cela faisait trop gawri à leurs yeux.Inutile de leur dire que le plaisir serait garanti avec jelda, un peu comme pour lire son journal les lunettes devant les yeux ...
Bonne soirée...

Posts les plus consultés de ce blog

I loath Batman

Deux mondes différents ...

LA CHAUVE-SOURIS