Le Cocu Magnifique 5/20

Il me semble que, rétrospectivement, Aïcha et moi nous constituions, rien qu'à nous deux un phénomène de transition. Aussi faut-il dire qu’au départ, nous aussi ambitionnons de former un couple inédit, par trop moderne et qui ne ferait pas nombre avec les autres couples qui lui préexistaient, plutôt quelconques parce que charpentés à la marocaine. Une fois devant l’adoule, Aïcha s’en était sentie lésée et dûmes revoir tous les deux à la baisse notre ambition première. L’adoule, me demandait de fixer à Aïcha des arrhées et des arriérés, comme une vulgaire bête dont il nous faudrait fixer le prix entre maquignons. Trop ! C’est trop ! Disait Aïcha en claquant la porte … j’ai dû lui emboîter le pas mais pour une toute autre raison. L’Acte de Mariage ainsi finalisé rétrécirait, à mes yeux, notre champ d’action en tant que mari et femme. La première restriction était, entre autres et quoique d’ordre technique, l’impossibilité d’en venir au Karrek Lato. Une technique sexuelle affectionnée en son temps par Aristote mais que la morale –marocaine- réprouve et enjoint ceux qui le commettent de jeûner pendant deux mois de suite … Or, Aïcha et moi, nous étions très ferrés dessus et nous n’en démordrions pour rien au monde, par amour pour Aristote, cela va de soi ...

L’acte de Mariage étant pour nous deux plus qu’un certificat à brandir au cas où un agent des forces auxiliaires ou un policier trouverait suspecte notre attitude sur le banc public, à critiquer le coucher de soleil… c’était plus que cela en fait, un acte de mariage : Une hygiène de vie à laquelle il nous faudrait nous conformer par la suite, une fois signé. Comme Aïcha était une femme totale et moi un zélateur d’Aristote nous réalisions que l’acte de Mariage, ainsi libellé par l’adoule et signé de notre côté, nous porterait préjudice et nous jetterait tous les deux dans une fausse situation que nous ne saurions souffrir. Car dès lors que l’acte de mariage était approuvé et signé, notre couple serait tout sauf moderne. Nous nous étions convenus de passer outre cette formalité et vivre ensemble, sans l'acte, mai en couple évolutif.

Commentaires

Anonyme a dit…
Ce qui en bon français donne : Aicha est la compagne de Gar.

Comme ça a se9ram , sans acte. Tout ça pour éviter de payer les arrhées !

En tout cas Aicha d’arc me plait très bien. Quoi que tu dises pour te disculper, t’es soumis devant elle. Convenons-en.

NOTA BENE : Monsieur google de chez Internet ne reconnaît pas le "Karrek Lato".
Anonyme a dit…
Allah issalamk :)

G vu ça, oui ramdan fais voler ta plume, te rend encore plus créatif... Et moi dans tout cela je suis perdue... Une mise a jour se fait sentir :)
GarAmud a dit…
Larbi,

qualifier Aïcha de compagne de Gar n'est pas tout à fait exact, la chose est tout bonnement indicible en français, il faudra trouver un mot, à cet état d'être deux dans le monde ... je chercherai...

Le narrateur ferait à l'occasion preuve de soumission, mais seulement par moments, étant lunatique.

Karrek lato, il te faudra écrire ça en un mot et en grec et le proposer par la suite à Mr. Google. Je ne saurais vous en dire plus, les quelques mots que je peux me rappeler encore de mes 4 ans d'humanités sont :
Poutsos : Zeb
Poutsaras : superlatif du premier : zeb kbir donc
Kollos : Cul (je crois que le dernier explique l'origine du premier)

xia : 3assir
Mais sais-tu que "niquer" est d'origine pharaonique?

Bsima,
désolé de n'avoir eu vent de ton commentaire qu'après avoir mis le pied dans le plat, poussé en cela par Larbi ... mais il me provoque !! :) )


Sinon c'est Ramadan qui met à plat tes batteries de blogueuse et le manque de sommeil aussi... et puis avec baba ramdane c'est pas évident ... :)
Loula la nomade a dit…
Pur plaisir et quelques questionnements non par rapport au récit, encore moins par rapport au narrateur et absolument pas à l'auteur.
L'éducation sexuelle des femmes ayant tjrs fait défaut car rarement prennent-elles la parole même chez khouna Socrate. Il nous faut être courtisanes, prostituées ou encore victimes de "l'infâme mâle" élevé par des femelles pour sortir du lot et voir notre sexualité sortie de l'anonymat. If we are not bitches, we are saints. What if as the singer said we want to be bitch, lover, saint, mother, sinner and so on, cause after all we are humans.
Mais ce rapport entre maitresse et domestique que décrit GarAmud est bien plus selon moi qu'un simple fantasme il décrit l'état de servitude inversée. L'Autre que nous asservissons devient celui que nous craignons et encore plus celui que nous voulons encore soumis selon des règles mercantiles (gee Lalou/Loula arrête de disséquer et d'appliquer des grilles)
J'aime bien ce récit car le narrateur mâle vit aussi un fantasme celui de voir la femme jouir hors de lui, mais grace à lui. Il est un support.
Il y a aussi cet état de fait qui veut qu'il n' y ait aucun mal à exécuter ce que le/la maitre/maitresse désire. Mais la force du texte et du récit est l'abandon du narrateur.
Et puis Larbi, il n'y a ni gagnante ni perdant dans cette histoire, il y a deux adultes pris dans la spirale celle d'assouvir désir. Prise en charge sexuelle, voyeurisme, triolisme, recherche de l'Autre sans pourtant le vouloir. Sado masochisme en devenir. Gee, vertigo he gives a real vertigo! But I like it. Pour la littéraire que je suis, ceci est absolument la plus belle histoire in the making jusqu'à date (and no I am not gentille, I am 7archa and I really appreciate this act of sharing)
Excellent début de semaine
GarAmud a dit…
Lalou La Nomade,
Pour m'avoir mis à sa place par jeu et pour quelques moments, le narrateur est un spectateur désabusé qui découvre d'un oeil nouveau son entourage immédiat, s'interdit tout jugement car tout chez lui relève de la perception subjective, il n'est auréolé d'aucune "autorité" bourdieusienne,... c'est tout ce que je peux dire parce que je découvre moi aussi au fur et à mesure ... :)

Amazigh,
nous avons le même goût alors : cheb Khaled! the King ...

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