Le Cocu Magnifique 8/20

Le temps de réaliser ce qui me prenait et déjà que Aïcha, flanquée de Saâdia, firent irruption dans la salle de bain. Elles savaient à quoi se tenir devant cette fantasmagorie, qui au fond ne leur apprenait absolument rien sur l’insuffisant vésical que j’étais, et surtout le parti, discursif, qu’il y avait à en tirer, les polémiques venantes, sur l’identité sexuelle des uns et des autres.

- Curieux ! me lança Aïcha, Tu me rappelles la scène que je venais de décrire aujourd’hui même à mes étudiants en histoire des idées ! Tu sais la scène où Napoléon entrant en conquérant à l’Iéna, son célèbre chapeau sur la tête, le doigt sur la gâchette de son fusil et le pauvre Hegel qui ratiocinait depuis sa fenêtre sur la connotation historique à donner au spectacle qui s’offrait alors à lui et surtout sur les idées qui légitimeraient aux yeux du philosophe le doigt alors sur la gâchette…

Elle le disait avec une satisfaction sur les lèvres telle que je dus, pour lui en rajouter, ajuster de mon côté le petit dessous de Saadia trônant encore sur ma tête et dus aussi pour les besoins de la reconstitution, étendre à son max mon sexe tout obstrué…J’en fis tout bonnement d’authentiques tributs napoléons, ainsi qu’ils avaient été décrits dans les célèbres portraits du Goule de la Corse, notamment ceux signés par Louis Davis. Elle allait enfin me laisser tranquille quand, je ne savais pour quelle raison, je lui lançai presque méchamment un « Voilà un homme !» tout en fixant du regard sa chose. Elle ajusta sur le coup son sexe de cautèle qu’elle gardait encore sur elle et, tout à fait à l’adresse de Saadia : « C’est là sa façon pour me rendre la pareille, c’est, tu vois Saadia, l’expression qu’avait dite Napoléon à l’attention de Goethe. Je t’en parlerai plus tard. Suis moi … ». Puis ferma, mais violemment, la porte de la salle de bain derrière elles.

J’en déduisis que Aïcha, en fermant ainsi la porte, ne venait pas seulement d’accomplir un acte dicté du seul automatisme bourgeois, celui bien entendu de claquer ainsi une porte quand on est mécontent et mettons celle d’une salle de bain, celle-là même où je me trouvais alors… la portée de l’acte est d’une toute autre teneur. C’était évident pour moi qu’elle venait de me déclarer la guerre, d’engager un bras de fer hautement intellectuel.

Commentaires

Anonyme a dit…
A la guerre, personne n'est a l'abri...
Qu'est ce que tu as prévu pour te défendre ?


Bsima... Tjrs aussi larguée...
Mais j te jure j'essaie de comprendre :)
Anonyme a dit…
Cette situation assez cocasse m’a rappelé un passage de l’insoutenable légèreté de l’être. Le moment où Teresa à demi nue, mettait le chapeau melon devant le miroir, Thomas la regardant tout habillé. Fière de voir sa dignité de femme se faire violer publiquement par ce chapeau melon si masculin, elle renversa Thomas sur le tapis. Malheureusement pour le narrateur, Aicha ne senti pas d’excitation face au ridicule de son mari. Elle eut la même froideur que Franz devant sabrina. Mais pourquoi donc ? et pourquoi Saâdia est si muette ?
GarAmud a dit…
Bsima,
je ne peux rien dire! n'étant pas le narrateur, seulement le script :) j'espère qu'il se reprendra, l'honneur et sa dignité d'homme marocain rabaissés jusqu'ici ...
Non tu n'es larguée, main en plein dans le mil()ieu :)

Zwina,
Oui Cocasse dans la mesure ou le narrateur voulait simplement se soulager la vessie et trouve que cet acte, somme toute anodin, revêt des significations autre chez son entourage immédiat et une symbolique qu'il n'arrive pas à décoder ...
Saadia? mais lle doit avoir elle aussi ses dix minutes de gloire.. comment? je me le demande encore ;)

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